Vous voyez, vous
voyez
Qu'il était
bien disposé
Mais les amis mais
les parents
Apprenant
Qu'il était
tendre et maternel
L'eurent belle
De tomber à
bras raccourcis
Sans merci
Sur la pauvre maman
tranquille
Malhabile
Vous voyez, vous voyez
Qu'elle n'y avait
pas pensé
Ils lui prédirent
avec terreur
Quelle horreur!
Qu'il allait être
paraît-il
Pas viril
Dirent qu'il fallait
mettre aussitôt
Une auto
Dans les mains de
ce petit mâle
Anormal
Vous voyez, vous voyez
A quoi on peut échapper
Mon Xavier n'a pas
protesté
Pas pleuré
A enroulé vaille
que vaille
La ferraille
Dans le mouchoir de
sa maman
Tendrement
Puis il a fait faire
dodo
A l'auto
Vous voyez, vous
voyez
Qu'on pouvait bien
s'inquiéter
Je dois pourtant vous
rassurer
Sur Xavier
Il a passé
sans avanie
Son permis
Ses sentiments
pour son auto
Sont normaux
Tous ne peuvent
pas en dire autant
Bien souvent
Vous voyez, vous voyez
Tout finit par s'arranger
Anne Sylvestre, 1981