Mais j'ai tout essayé,
J'ai fait semblant
de croire,
Et je reviens de
loin,
Et le soleil est
noir,
Mais j'ai tout essayé,
Et vous pouvez me
croire,
Je reviens fatiguée,
Et c'est le désespoir,
Légère,
si légère, j'allais court vêtue,
Je faisais mon affaire
du premier venu,
Et c'étais
le repos, l'heure de nonchalance,
A bouche que veux-tu,
et j'entrais dans la danse,
J'ai appris le banjo
sur des airs de guitare,
J'ai frissonné
du dos, j'ai oublié Mozart,
Enfin, j'allais pouvoir
enfin vous revenir,
Avec l'oeil alangui,
vague de souvenirs,
Et j'étais
l'ouragan et la rage de vivre,
Et j'étais
le torrent et la force de vivre,
J'ai aimé,
j'ai brûlé, rattrapé mon retard,
Que la vie était
belle et folle mon histoire,
Mais la terre s'est
ouverte,
Là-bas,
quelque part,
Mais la terre s'est
ouverte,
Et le soleil est
noir,
Des hommes sont
murés,
Tout là-bas,
quelque part,
Des hommes sont
murés,
Et c'est le désespoir,
J'ai conjuré
le sort, j'ai recherché l'oubli,
J'ai refusé
la mort, j'ai rejeté l'ennui,
Et j'ai serré
les poings pour m'ordonner de croire,
Que la vie était
belle, fascinant le hasard,
Qui me menait ici,
ailleurs ou autre part,
Où la fleur
était rouge, où le sable était blond,
Où le bruit
de la mer était une chanson,
Oui, le bruit de la
mer était une chanson,
Mais un enfant est
mort,
Là-bas, quelque
part,
Mais un enfant est
mort,
Et le soleil est noir,
J'entends le glas
qui sonne,
Tout là-bas,
quelque part,
J'entends le glas
sonner,
Et c'est le désespoir,
Je ne ramène
rien, je suis écartelée,
Je vous reviens, ce
soir, le coeur égratigné,
Car, de les regarder,
de les entendre vivre,
Avec eux, j'ai eu
mal, avec eux j'étais ivre,
Je ne ramène
rien, je reviens solitaire,
Du bout de ce voyage
au-delà des frontières,
Est-il un coin
de terre où rien ne se déchire,
Et que faut-il
donc faire, pouvez-vous me le dire,
S'il faut aller
plus loin pour effacer vos larmes,
Et si je pouvais,
seule, faire taire les armes,
Je jure que, demain,
je reprends l'aventure,
Pour que cessent,
à jamais, toutes ces déchirures,
Je veux bien essayer,
Et je veux bien y
croire,
Mais je suis fatiguée,
Et le soleil est noir,
Pardon de vous le
dire,
Mais je reviens, ce
soir,
Le coeur égratigné,
Et c'est le désespoir,
Le coeur égratigné,
Et c'est le désespoir,
Le désespoir...