Car un enfant qui pleure,
Qu'il soit de n'importe
où,
Est un enfant qui
pleure,
Car un enfant qui
meurt,
Au bout de vos fusils,
Est un enfant qui
meurt,
Et c'est abominable
d'avoir à choisir,
Entre deux innocences,
Et c'est abominable
d'avoir pour ennemi,
Les rires de l'enfance,
Pour qui, comment,
quand et combien?
Contre qui, comment
et combien?
A en perdre le goût
de vivre,
Le goût de l'eau,
le goût du pain,
Et celui du perlimpinpin,
Dans le square des
Batignolles,
Pour rien, pour presque
rien,
Pour être avec
vous et c'est bien,
Et pour une rose entr'ouverte,
Et pour une respiration,
Et pour un souffle
d'abandon,
Et pour ce jardin
qui frissonne,
Ne rien avoir, mais
passionnément,
Ne rien se dire, éperdument,
Mais tout donner avec
ivresse,
Et riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes
les richesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie,
en écrasant
des fleurs sauvages,
Et faire jouer la
transparence,
Au fond d'une cour
aux murs gris,
Où l'aube n'a
jamais sa chance,
Contre qui, comment,
contre quoi?
Pour qui, comment,
quand et pourquoi?
Pour retrouver le
goût de vivre,
Le goût de l'eau,
le goût du pain,
Et celui du perlimpinpin,
Dans le square des
Batignolles,
Contre personne et
contre rien,
Mais pour toutes les
fleurs ouvertes,
Et pour une respiration,
Et pour un souffle
d'abandon,
Et pour ce jardin
qui frissonne,
Et pour vivre passionnément,
Et ne se battre seulement,
Qu'avec les feux de
la tendresse,
Et riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes
les richesses,
Ne plus parler de
poésie,
Ne plus parler de
poésie,
Mais laisser vivre
les fleurs sauvages,
Et faire jouer la
transparence,
Au fond d'une cour
aux murs gris,
Où l'aube aurait
enfin sa chance,
Vivre, vivre passionnément,
En ne se battant seulement,
Qu'avec les feux de
la tendresse,
Et riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes
les richesses,
Rien que la tendresse,
Pour toute richesse,
Et donner, mais donner
avec ivresse,
Vivre, vivre avec
tendresse,
Vivre, vivre avec
ivresse,
Rien que la tendresse,
Pour toute richesse,
Et donner, mais donner
avec ivresse...