L'une
des plus belles chansons d'amour que je connaisse.
Et,
fait rare, une histoire d'amour simple... mais,
fait usuel, en butte à la sottise, la méchanceté,
l'exclusion
et le jugement prétendument moral de
petites gens aux pensées et au coeur bien étriqués.
On le savait au village
Que Cécile
allait souvent
Rêvasser dans
les herbages
Et danser avec le
vent
On riait de ce
Lazare
Sans amis sans
fiancée
Qui rôdait près
de la mare
Et n'allait jamais
danser
On dit que Lazare et
Cécile
Ont un soir changé
d'avis
C'était
pourtant pas facile
De se cacher près
d'ici
Ils ont joint leurs
solitudes
Ils ont partagé
le vent
Prenant la douce habitude
De s'aimer secrètement
Au bout de quelques
semaines
Il parut aux indiscrets
Que dans sa jupe de
laine
Cécile s'alourdissait
Alors il fallut
les entendre
Tous crier au déshonneur
Mais Cécile
qui est tendre
A préféré
le bonheur
On dit que Lazare et
Cécile
Se sont enfuis cette
nuit
Il y a bien des
imbéciles
Pour en sourire
aujourd'hui
Pourtant jusqu'au
bout des saules
Ils se sont tenu la
main
Puis épaule
contre épaule
Ils ont suivi leur
chemin
On eût préféré
peut-être
Voir Cécile
dans l'étang
Et sous la branche
d'un hêtre
Trouver Lazare
pendant
Sans gêne
on aurait pu suivre
Leur cortège
en soupirant
Mais ceux que l'amour
délivre
Préfèrent
s'aimer vivants
On dit que Lazare et
Cécile
Se sont mariés
cette nuit
Dans la lumière
fragile
Des heures d'après
minuit
On dit qu'au creux
de la mare
La lune en deux se
brisa
Formant deux anneaux
bizarres
Qu'ils se glissèrent
aux doigts
Lorsqu'ils ont couru
ensemble
Le vent leur fit un
manteau
Moi qui ne dormait
pas j'en tremble
De les avoir vu si
beaux
Toi Cécile
toi Lazare
Apprenez à
votre enfant
Que jamais on ne
sépare
Ceux qui s'aiment
simplement
Que jamais on ne sépare
Ceux qui s'aiment
simplement