On a pu dire, on a
pu croire
De médisances
en calomnies
On a pas oublié
l'histoire
L'histoire de Jeanne-Marie
Sa sûreté
de bonne élève
Lui valu des inimitiés
Elle économisait
ses rêves
Ele les mettaient
de côté
Elle fauchait les
excellences
Comme le paysan le
blé
Mettant en grange
sa science
Pour la faire un jour
prospérer
Pour la faire un jour
prospérer
On a pu dire, on a
pu croire
De médisances
en calomnies
On a pas oublié
l'histoire
L'histoire de Jeanne-Marie
De tout ce qu'on enseigne
aux filles
Elle s'acquittait
pour le mieux
Montrant pour les
travaux d'aiguille
Un don presque miraculeux
Son linge était
d'un blanc d'hermine
repassé comme
par magie
Que dire enfin de
sa cuisine ?
Ça frisait
la sorcellerie
Ça frisait
la sorcellerie
On a pu dire, on a
pu croire
De médisances
en calomnies
On a pas oublié
l'histoire
L'histoire de Jeanne-Marie
Quand on eu pesé
ses mérites
On pensa, les vieilles
surtout,
Qu'il était
grand temps qu'elle abrite
Quelques marmots
dans ses dessous
Que tant de vertu
ménagère
N'devait pas être
à l'abandon
Et qu'elle oublierait
ses chimères
Dans le lit d'un brave
garçon
Dans le lit d'un brave
garçon
On a pu dire, on a
pu croire
De médisances
en calomnies
On a pas oublié
l'histoire
L'histoire de Jeanne-Marie
Tranquillement elle
fit face
Et refusa tous les
partis
Dites-leur de ma
part qu'ils fassent
Par une autre chauffer
leur lit
Ils m'offrent un
sentiment tiède
Contre le travail
de mes bras
Dieu sait que si
j'étais moins laide
J'aurais pas besoin
de tout ça
J'aurais pas besoin
de tout ça
On a pu dire, on a
pu croire
De médisances
en calomnies
On a pas oublié
l'histoire
L'histoire de Jeanne-Marie
Ça me plairait
pas d'être pute
Pas plus qu'entrer
en religion
Non que l'ouvrage
me rebute
Mais il y faut une
raison
Et dites le bien à
vos hommes
Qu'ils ne viennent
jamais frapper
De n'appartenir
à personne
M'empêchera
pas d'exister
Je ne veux pas
la charité
On pourra dire,
on pourra croire
De médisances
en calomnies
Elle est pas terminée
l'histoire
L'histoire de Jeanne-Marie